La remontée des Champs-Elysées, samedi prochain, et les festivités programmées pour célébrer les athlètes et para-athlètes médaillés durant les Jeux olympiques et paralympiques devraient être l’occasion d’une mise au point. Teddy Riner est évidemment attendu pour participer aux célébrations et le Guadeloupéen devra s’en doute s’expliquer sur ses déclarations au sujet des athlètes paralympiques.
« C’est important car on se bat, on s’entraîne mais le vrai mérite leur revient. Ils ont un handicap qui est déjà très difficile à vivre et ils arrivent à faire des choses incroyables. Les vrais JO vont commencer par les Paralympiques », avait-il confié dès le 6 août au micro de la RTBF. « Eux, c’est juste extraordinaire, c’est eux, les vrais champions », avait-il renchéri à la fin des Jeux Olympiques, ajoutant: « Avec leur handicap, ce sont des super-héros. » Des propos qui avaient suscité de vives réactions.
« Les gars, je suis désolé »
« Faut vraiment que t’arrêtes de parler de nous de cette manière, tu ne nous aides pas, on est des personnes en situation de handicap et nous souhaitons être considérés comme des personnes normales. Quand on nous surexpose, ce n’est pas bien. On n’est pas des super-héros, on est des athlètes. Donc venez nous voir parce qu’on va faire des performances, on va faire des exploits sportifs, c’est pour tout ça qu’il faut venir nous voir », avait notamment lancé Sofyane Mehiaoui, membre de l’équipe de France de basket fauteuil.
« Quand on nous dit ‘vous avez plus de mérite que d’autres’, non !, avait embrayé Thu Kamkasomphou, pongiste multimédaillée dans L’Equipe. Pour moi, on fait du sport différemment. Les athlètes valides ont leurs difficultés, on a les nôtres. On n’est pas des super-héros, on est monsieur et madame Tout-le-monde. » Chef de mission de la délégation tricolore, Michaël Jeremiasz avait tenté de justifier ces réactions acerbes. « Si vous nous ‘héroïsez’, ça va être super grisant pendant onze jours, mais à partir du 9 septembre, vous allez oublier que notre quotidien est loin d’être héroïque. C’est un parcours du combattant pour trouver un logement, on a deux fois plus de risques d’être au chômage quand on est handicapé… Donc cette image de héros peut nous nuire », a-t-il soufflé.
Des reproches compris par Teddy Riner, mais seulement en partie, le poids lourd assumant en effet ses propos. « J’ai compris [ces réactions] et j’ai pas compris », a-t-il assuré, ajoutant : « C’est mon avis personnel. C’est comme ça que je les vois, même si ça ne leur plaît pas. » Et le natif des Abymes d’ajouter: « Ce qu’ils font, c’est juste extraordinaire. Même si certains disent : “Je veux être considéré autrement”. Non, les gars, je suis désolé, ce que vous faites, c’est extraordinaire. »