Teddy Riner, le choix fort

C’est l’histoire d’un pari totalement gagnant. Teddy Riner a déjà confié qu’il avait personnellement milité pour que Maxime Ngayap-Hambou et Joan-Benjamin Gaba soient sélectionnés pour les Jeux Olympiques de Paris. Et il a clairement bien fait.

Si les deux hommes ont chacun récolté une médaille en individuel, qui n’était pas forcément attendue, ils ont également joué un rôle majeur dans le succès des Bleus lors de la compétition par équipes. Et Riner s’est chargé de les motiver en les appelant la veille du jour J.

« On était dans la chambre, tranquillement posés avec Maxime, raconte Gaba dans L’Equipe ce samedi. Mon téléphone sonne et je vois sur l’écran « Teddy ». Il venait juste de gagner son titre en individuel. Je décroche et il me dit : « Les mecs, je ne vous ai pas vus depuis vos médailles, bravo à vous ! Mais demain, ça va être la guerre et il va falloir qu’on s’arrache tous ensemble pour aller chercher le titre. » Je lui ai passé Max, il lui a répété la même chose. Et voilà. »

L’effet Riner a parfaitement fonctionné. « On était au calme, on s’apprêtait à dormir, poursuit Gaba. Je ne vous dis pas dans quel état ça nous a mis ! Teddy était tellement remonté… Il nous a envoyé toute sa force, il nous a galvanisés. On avait limite envie de combattre tout de suite. »

Riner, comme si c’était gagné d’avance

Le lendemain, tout le monde a répondu présent. Gaba a notamment relancé les Bleus lors de la finale, en remportant un combat couperet contre le Japonais Hifumi Abe. Dans la foulée, après la victoire de Clarisse Agbégnénou, c’est Teddy Riner qui a été désigné pour le duel décisif. Et c’est comme si c’était déjà gagné.

« Je me dis que c’est le meilleur scénario possible, avoue Gaba. Même si je sais que ça va être dur, que tout peut arriver et que le Japonais est fort aussi, je suis confiant. Tout de suite, on entoure Teddy, on lui parle, on lui dit qu’on compte sur lui, on lui tape dans le dos, on lui donne de la force. Je me souviens parfaitement de sa tête, de sa détermination, il était dans un état… En vrai, je comprends qu’on va gagner parce qu’il est trop dedans. »

Ainsi, le Français n’a jamais tremblé, malgré l’enjeu et le suspense de ce Saito-Riner. « Pendant tout son combat, qui était long et tendu, je n’ai jamais douté, jamais. Je me suis juste posé en attendant qu’il gagne, ça n’était pas la peine de l’encourager. » Tout était déjà écrit.