Terrible tragédie sur le Vendée Globe

Aucune collision du genre n’a encore été répertoriée cette année sur le Vendée Globe. Pour autant, le sujet fait parler. Que faire pour éviter les collisions entre les bateaux engagés sur la course autour du monde et les cétacés. Avant son départ pour le Vendée Globe, le skippeur Fabrice Amedeo avait dénoncé l’omerta sur les collisions avec les baleines, souvent tuées par les bateaux.

« Un Ofni, un objet flottant non identifié, c’est souvent une baleine et on n’ose pas dire qu’on tape des baleines ou qu’on tue des baleines parce que quand on tape une baleine, en général on la tue », s’était-il ému à quelques jours de s’élancer sur son troisième Vendée Globe, ajoutant : « Parce que si quarante bateaux qui font le Vendée Globe ne sont pas capables de faire un tour du monde une fois tous les quatre ans sans taper une, deux ou trois baleines, qu’en est-il de la flotte du commerce mondial, avec tous les jours, des milliers de bateaux qui sont partout à la surface du globe ?. Je pense qu’il faut changer de posture, rompre avec cette omerta et dire qu’au contraire nous sommes des lanceurs d’alerte.» 

« On ne peut pas continuer à tuer des mammifères marins »

L’ancien journaliste a redit son émotion auprès de Libération. « Dans les deux tiers des cas, les accidents avec les ofni sont des impacts avec des cétacés », a-t-il lancé, ajoutant : « on ne peut pas continuer à tuer des mammifères marins et des requins -baleines en évoquant pudiquement des chocs avec des ofni ».

Fabrice Amedeo n’a pas été le seul navigateur à monter au créneau. « C’est très traumatisant, ça fait beaucoup de mal à l’animal, a lancé Roland Jourdain, qui  a lui-même heurté un cétacé sur le Vendée Globe en 2009. J’ai ouvertement dit que j’étais mal pour l’animal car je suis venu jouer sur son terrain de vie. » Et le Breton d’ajouter : « De nos jours, c’est plus compliqué pour un bateau qui a des sponsors de se prendre un grand cétacé. Cela peut avoir plus de conséquences en terme de bonne ou de mauvaise image pour l’équipe. »

Le Vendée Globe est bien conscient du problème et a mis en place des zones d’exclusion afin d’éviter au maximum les mauvaises rencontres. « On commence à connaître les routes migratoires des cétacés en particulier donc c’est bien que la course exclut certaines zones, comme aux Açores, pour éviter les percussions entre les cétacés et les bateaux », a souligné Hugues de Kerdrell, le fondateur de l’ONG Over the Swell qui vise à mieux comprendre et à protéger le requin-baleine.