Thomas Voeckler touché par un terrible drame

Avant de devenir sélectionneur de l’équipe de France de vélo sur route et consultant pour France Télévisions, Thomas Voeckler s’est fait une place dans le cœur des Français. Porteur du maillot jaune sur la Grande Boucle, champion de France à deux reprises (2004 et 2010), le natif de Schiltigheim a fait vibrer le public avec son style offensif.

Sa passion pour le cyclisme, Thomas Voeckler l’a doit à son père, décédé alors qu’il n’avait que 13 ans. Psychiatre, mais aussi grand amateur de navigation, Claude Voeckler a disparu à bord de son bateau en 1992. Juste avant de partir en mer, il avait offert un vélo à son fils.

« Ce qui m’a donné envie de rouler, c’est ce nouveau vélo que mon père m’avait acheté et que j’avais été récupéré avec mon papy. Je m’en rappelle comme si c’était hier. Mon père a disparu en mer, quelques mois après que j’ai commencé le vélo. C’était le 12 octobre 1992. Je m’en rappelle comme si c’était hier. Quand j’ai appris ça, j’étais à l’école », a raconté l’ancien coureur lors d’une interview accordée à Winamax.

Voeckler: « Toute cette souffrance que j’avais, je l’ai transposée dans le vélo » »

« Comme il ne m’avait vu que nul dans les compétitions de vélo, je ne savais pas si j’allais passer professionnel, si j’allais faire une carrière. Pendant de nombreuses années, j’ai pédalé que pour lui, pour qu’il soit fier de moi, pour qu’il me voie de là-haut. C’est ça qui m’a fait devenir compétiteur », a ajouté Voeckler, qui a signé son premier contrat professionnel en 2001 au sein de la formation Bonjour.

« Ma thérapie, ça a été le vélo. Toute cette souffrance que j’avais, je l’ai transposée dans le vélo, à toujours aller chercher plus loin. Ce qui est sûr, c’est que pendant très longtemps, j’ai pédalé pour lui », a-t-il confié, avant d’évoquer ce moment où il s’est mis à courir pour lui.

« Aux championnats de France 2004, quand je franchis la ligne d’arrivée et que je deviens champion de France, je me suis dit que je pouvais désormais pédaler pour une autre raison, pédaler pour moi peut-être, a-t-il confessé. C’est toute cette rage, toute cette injustice… Parce qu’une disparition, on n’a pas de corps. Pendant des années, j’ai rêvé. Ça m’arrive très rarement, mais ça m’arrive encore de rêver qu’il revient, de le retrouver… »