Les histoires d’amour finissent mal en général. Celles de famille aussi, parfois. Entre Tony Parker et son frère T.J., de deux ans son cadet, le lien semble pour l’instant rompu. Mi-octobre, un an après son limogeage de l’ASVEl, l’entraîneur français avait réglé ses comptes avec le propriétaire du club de Betlic Elite, l’accusant d’avoir menti avant de l’éjecter du banc sans ménagement. Une décision qu’il a eu du mal à digérer. « J’ai été déçu par la manière », avait-il confié au journal L’Equipe il y a deux mois.
« Je sais ce qu’est le métier de coach, on ne signe pas à vie, on est toujours sur la sellette, et on se l’est dit dès le début avec Tony. Mais ne pas être tenu au courant, je l’ai mal vécu, avait expliqué l’actuel coach assistant du Bayern Munich. Je prépare un match contre le Fenerbahçe, on ne m’informe pas et j’apprends sur les réseaux et dans les journaux, dans L’Équipe, avant la rencontre, que la décision est prise. Tony a démenti, m’a d’abord dit: ‘On continue comme ça’. Mais le lendemain à 17 heures, c’était fini. »
Tony Parker: « Ses déclarations ne m’ont fait ni chaud ni froid »
« Comment peut-on faire ça à quelqu’un qui, sans même parler des trophées, sacrifie tout depuis onze ans dans un club ?, avait-il ajouté, confiant avoir été affecté par cette brutale séparation. On ne se voit plus trop. Mais c’est comme ça, c’est la vie. Et les calendriers font que c’est compliqué de toute façon. » Des propos choc auxquels « TP » a répondu. Lui aussi interrogé par L’Equipe, l’ancien meneur de jeu des Bleus et des San Antonio Spurs ne semble pas perturbé par cette situation conflictuelle.
« Me séparer de mon frère, ça n’a pas été une décision facile. T.J. aura sa vision des choses et moi la mienne. Le plus important, c’est qu’il soit heureux, qu’il réussisse sa carrière de coach et moi je ferai ma route. Ses déclarations ne m’ont fait ni chaud ni froid, lâche l’ancien quadruple champion NBA. Il a fait onze ans à l’ASVEL et je reste persuadé que c’est un très bon coach. Je suis content que ‘Gordi’ (Gordon Herbert, l’entraîneur du Bayern, ndlr) lui ait donné une chance en tant que premier assistant. »
Et Tony Parker d’avouer que cette saison 2023-2024 aura été « la plus difficile de [ses] dix années de présidence » et « clairement la plus mauvaise »: « C’est la première depuis 2018 où on ne gagne pas de trophée. Chez les filles, c’était catastrophique. On a eu des blessées toute l’année, on a n’a jamais eu l’équipe au complet. Chez les garçons, ce n’était pas loin d’être pareil. Une année compliquée. » Désormais coaché par Pierric Poupet, Lyon-Villeurbanne est troisième du championnat et quinzième en Euroligue.