La Fondation Tara Océan a dévoilé ce mardi la Tara Polar Station. Ce laboratoire flottant permettra d’étudier la biodiversité en Arctique et les conséquences du changement climatique.
Anticiper les bouleversements climatiques
La Tara Polar Station sera achevée en 2024 et lancera sa première mission en 2025. Son but sera de collecter les données sur le changement climatique et les variations de la biodiversité en Arctique. Cela permettra d’identifier les espèces présentes dans la zone « avant qu’il ne soit trop tard » selon président du comité scientifique de la Fondation Chris Bowler. La Tara Polar Station mesurera également les gaz à effet de serre et la pollution. « Aujourd’hui finalement en Arctique on ne comprend pas trop ce qui y vit, on ne comprend pas comment ça marche, on ne comprend pas comment ça va changer… Ce que l’on sait, c’est que le changement climatique est trois fois plus important qu’ailleurs. » a expliqué le directeur général de la Fondation Tara Océan Romain Troublé au micro de RFI.
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Il s’agira donc d’anticiper les bouleversements climatiques à venir pour mieux s’y préparer.
Un lieu où se croiseront scientifiques, journalistes et artistes
La spécificité de la Tara Polar Station est qu’elle pourra rester en Arctique tout au long de l’année. Le laboratoire pourra accueillir jusqu’à 20 membres d’équipages en été et 12 en hiver. Les scientifiques seront rejoints par des artistes et des journalistes invités à bord pendant l’été. Enfin, la station accueillera aussi des chiens, une belle compagnie mais surtout un enjeu de protection contre les ours. Ainsi, comme le résume Romain Troublé, « La Tara Polar Station est une aventure humaine, maritime, scientifique et technologique. » Il a aussi expliqué que « C’est à la fois un bateau, une base scientifique, un hôpital, une résidence d’artistes, un lieu de vie » etc.
Une participation française
Ce n’est toutefois pas la première mission lancée par la Fondation Tara Océan. Elle s’était déjà rendue au Pôle Nord entre 2007 et 2008 pour nourrir les modèles de prévisions climatiques du Giec. Cette fois-ci, la mission devrait durer 20 ans pour un coût de 18 millions d’euros. L’Etat français participe à son financement avec 13 millions d’euros issus du budget de la stratégie polaire de la France. Ainsi, l’intérêt géopolitique se mêle à l’intérêt scientifique. En effet, alors que le changement climatique va entraîner la libération de certaines routes dans l’Arctique, de nombreux pays ont des ambitions dans la région. Parmi eux, on retrouve la Chine et la Russie mais la France cherche elle aussi à se renseigner sur l’Arctique. “Aujourd’hui, il faut vraiment mettre la science, la paix, la recherche en haut de l’agenda” a ainsi expliqué le diplomate Olivier Poivre d’Arvor au micro d’Europe 1.
C’est majeur, car tout d’un coup, vous avez une partie des 92% du commerce mondial qui passe par l’Arctique, par des routes qui seront, pour l’une d’entre elles, totalement sous souveraineté russe. Donc les tensions seront extrêmes. Aujourd’hui, il faut vraiment mettre la science, la paix, la recherche en haut de l’agenda.
Olivier Poivre d’Arvor au micro d’Europe 1
Les données récoltées par la Tara Polar Station serviront donc également aux armées françaises et à la diplomatie nationale.
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