Quand le leader du Front National parlait de football, ce n’était pas pour évoquer le 4-4-2 ou les résultats de la Ligue 1, la D1 à l’époque. En 1996, Jean-Marie Le Pen avait été l’un des premiers hommes politiques français à s’attaquer ouvertement à la composition de l’équipe de France de football.
Dans les colonnes de France-Soir, le patron du FN avait regretté le fait que la France « recrute trop facilement des étrangers qu’on naturalise », afin d’intégrer les Bleus. Et Jean-Marie Le Pen de commenter à sa manière la sélection d’Aimé Jacquet: « Desailly est né au Ghana, Martins est bi-national portugais, ayant opté pour la nationalité française pour pouvoir faire partie de cette équipe, Lamouchi est Tunisien né en France, Loko Congolais né en France, Zidane Algérien né en France, Madar Tunisien né en France, Djorkaeff Arménien né en France. »
Jean-Marie Le Pen estimait que l’équipe de France n’était « représentative de la qualité sportive de notre pays », en ajoutant qu’il « serait bien de trouver des joueurs en France. » Ces propos avaient provoqué une certaine colère chez les joueurs de l’équipe de France, à l’image de la réaction du Guyanais Bernard Lama, rapportée à l’époque par Le Monde: « Je n’ai pas demandé à avoir des ancêtres déportés en esclavage. »
En 2010, Marine Le Pen avait repris le flambeau
Ces thématiques xénophobes ont régulièrement été abordées par le Front National et par son successeur, le Rassemblement National, au fil des ans. En 2010, Marine Le Pen avait ainsi pris pour cible les binationaux de l’équipe de France. « La plupart de ces gens considèrent qu’un coup ils sont représentants de la France quand ils sont à la Coupe du monde, un autre coup ils se considèrent comme appartenant à une autre nation ou ayant une autre nationalité de coeur », avait pesté la présidente du RN.
Marine Le Pen déplorait le fait que certains joueurs ne chantaient pas la Marseillaise, ou s’affichaient « dans le drapeau d’autres nations que la nôtre ». « En l’état, j’avoue que je ne me reconnais pas particulièrement dans cette équipe », avait-elle admis.