Ce mercredi marquait le 23e anniversaire de l’attentat du World Trade Center. Les deux tours jumelles avaient été percutées par deux avions détournés par des terroristes. Près de 3000 personnes avaient perdu la vie tandis que des centaines d’autres avaient été blessées. Le monde était sous le choc.
Et si chacun se souvient où il était au moment de l’événement, Léa Salamé a vécu de près la tragédie comme elle l’a raconté à Konbini au printemps 2023. « J’étais en échange avec Sciences-Po, à New York (…) On était dans les dortoirs, (…) à trois blocs du World Trade Center », a-t-elle confié, ajoutant: « J’entends un bruit monstrueux, et je pense qu’il y a un accident de camion juste en bas de chez moi. Et au bout de quelques minutes, il y a une nana qui tambourine à ma porte et me dit : ‘Tu dois sortir maintenant’.»
Sa coloc la croyait morte
La native de Beyrouth n’a toutefois pas saisi l’urgence de la situation. « Je m’habille tranquillou, je mets un t-shirt, je mets une petite jupe, je mets des tongs, je descends et je vais à la boulangerie, a-t-elle raconté. Je bouffe mon pain aux raisins en me disant qu’il y a un incendie dans le World Trade Center et ensuite les gens descendent des immeubles, et tout ça en quelques minutes. »
Mais Léa Salamé va alors être « projetée par ce que je pense être des tirs (…). Là, je suis totalement éraflée des bras et des jambes. Je me lève et je commence à courir vers le Nord. » Elle est alors totalement rattrapée par l’horreur de la situation, comme en témoigne cette déchirante anecdote. « J’ai couru, je suis tombée, je me suis arrêtée, j’ai regardé. Je pensais que c’étaient des oiseaux qui sautaient, en fait, c’étaient des hommes qui sautaient », a-t-elle encore expliqué.
Pour autant, elle ne comprendra que plus tard ce qu’il s’est réellement passé, après une « course folle » de 45 minutes vers son université. Elle retrouve alors sa coloc, en pleurs et qui lui lance : « Tu n’es pas morte ! Les tours se sont effondrées.» « Quelles tours ? On nous a tirés dessus », lui répond-elle, hébétée. Ce drame a évidemment laissé des traces et de son propre aveu, elle est toujours incapable de regarder les images. « Je les vois de loin sur les télés tous les 11 septembre, mais je ne m’attarde pas. »