Vendée Globe, la photo choc

Le trio est complet. Accueilli au port par Charlie Dalin et Yoann Richomme, Sébastien Simon a pris la troisième place du Vendée Globe, en coupant la ligne d’arrivée dans la nuit de jeudi à vendredi, avant de vivre un moment magique ce vendredi matin lors de la traditionnelle remontée du chenal: le voilà qui devient le premier skipper originaire des Sables d’Olonne à monter sur le podium de l’épreuve.

Sa performance est exceptionnelle. D’une part parce qu’il réalise lui aussi un temps canon: 67 jours, 12 h 25’37’’ pour boucler son tour du monde, soit près d’une semaine de mieux que le précédent record de la course, établi par Armel Le Cléac’h il y a huit ans. Et c’est d’autant plus remarquable que Sébastien Simon a connu une avarie majeure: la casse de son foil tribord le 8 décembre dernier, à la sortie de l’océan Indien. « C’est vraiment très dur à encaisser, je l’avoue, confiait-il alors, très ému. La course n’est pas finie, je vais aller au bout. »

Sébastien Simon, sans foil tribord pendant 40 jours

Sébastien Simon a fait mieux que cela puisqu’il a réussi à terminer à cette très belle troisième place. « J’ai espéré garder une place dans le top 5 d’abord, puis sur le podium. J’ai réussi, le scénario est fantastique », a-t-il résumé ce vendredi matin. C’est fort, puisque les spécialistes lui octroyaient environ 30% de potentiel en moins sans son foil tribord. Lorsque le vent venait de bâbord, il ne pouvait pas s’appuyer sur cette appendice fait pour « décoller » de l’eau, et donc pour aller beaucoup plus vite. Dans les mers du Sud, et à plusieurs reprises durant les 40 derniers jours, Sébastien Simon a perdu beaucoup de vitesse. Malgré cela, il termine donc très bien classé. Et la photo de son foil tribord, ou plutôt de ce qu’il en reste, montre l’ampleur des dégâts.

Le pire dans tout cela est que c’est loin d’être le seul pépin rencontré par Sébastien Simon lors de son tour du monde. « Il y a eu d’autres dommages sur le bateau, a-t-il raconté auprès de Ouest-France. J’ai perdu l’ogive de quille au milieu du Pacifique, les lèvres de quille, ce qui peut être dramatique puisque ça met le puits de quille sous pression et que l’eau peut entrer dans le bateau. J’ai un réservoir dans la grosse dépression de l’océan Indien qui s’est vidé dans quatre de mes six sacs de bouffe. Toute la nourriture était contaminée, j’ai réussi à récupérer le gazole pour le mettre dans le réservoir. Quand la nutrition est dégradée, mentalement, c’est toujours plus dur. »