Sur le Vendée Globe, la malchance peut vous tomber dessus sans prévenir. Pip Hare l’a appris à ses dépens, dimanche soir, en voyant son navire démâter au milieu de l’océan Indien.
« Tout s’est passé en une fraction de seconde, juste une fraction de seconde, raconte la skipper de Medallia sur le site de la course. Le bateau a décollé, il a atterri et le bruit était différent. J’ai levé les yeux et j’ai vu que le mât était tombé. Tout a été si rapide ! Pendant les trois heures qui ont suivi, j’étais en mode automatique. Je me suis affairé à tout nettoyer, à mettre en place le gréement de fortune. J’ai navigué pendant trois heures et puis à un moment donné, j’ai réalisé ce qui s’était passé. Je n’étais pas bien. »
Forcément, le coup a été rude à encaisser pour la Britannique de 50 ans, qui accuse le coup après avoir vu sa course s’arrêter aussi brutalement. « Par moment, je me sens vraiment abattue, je dois alors faire le point mais une partie de moi n’accepte pas. J’ai encore deux semaines pour réaliser », confie-t-elle.
Pip Hare en route vers l’Australie
Pip Hare fait référence au temps de mer qu’il lui reste pour rallier la terre ferme, en l’occurrence l’Australie, qu’elle espère atteindre avant le passage à la nouvelle année. Car c’est ça le lot de skippers qui doivent abandonner sur le Vendée Globe. Quand cela est possible, il leur faut tout de même ramener le bateau vers le port le plus proche, et la route est parfois très longue.
Alors qu’elle navigue sous gréement de fortune, avec une voile qu’elle a réussi à bricoler, Pip Hare a le temps de penser à la suite, même si ce n’est pas évident pour elle. « Dans les 24 heures qui ont suivi le démâtage, j’étais au plus bas et j’ai lutté. J’ai eu du mal à penser à un retour, tout me semblait si difficile. Mais après ce que nous avons accompli ces six dernières années avec mon équipe, je ne suis pas prête à ce que ça s’arrête. J’ai une telle motivation et une telle passion pour ce sport ! Je veux être meilleure et faire mieux donc nous reviendrons en 2025 ! »