Si vous suivez le Vendée Globe, vous avez probablement entendu parler de Virtual Regatta. Ce simulateur de voile fait un carton à chaque édition, et cette année plus de 700 000 joueurs ont entamé un tour du monde virtuel, avec leur ordinateur et leur smartphone.
Le but ? Choisir la meilleure route, la meilleure voile et la meilleure orientation par rapport au vent (un paramètre fondamentale), en fonction des conditions météos réelles, pour faire le tour du globe et revenir aux Sables d’Olonne. Le jeu rencontre encore un beau succès cette année, mais il y a pourtant un vrai problème qui est dénoncé. Les bateaux virtuels vont beaucoup moins vite que les bateaux réels, foilers de nouvelle génération.
« Outre la frustration de ne pas pouvoir rivaliser avec Charlie (Dalin), Thomas (Ruyant) et Yoann (Richomme), cela prive les joueurs de l’opportunité d’observer la stratégie des skippers réels dans des conditions similaires, dénonçait il y a quelques jours le site Course au Large. L’idée même du jeu – calquer les performances sur les conditions météo réelles – semble un peu mise à mal par cet écart. »
« On paye un full pack à 40€ (une option payante pour avoir tous les équipements, ndlr), et depuis le début il y a un écart de vitesse significative entre le réel et le virtuel pour exactement le même vent et le même angle!!!!!!! C’est l’arnaque!!!! », a pesté un internaute, en réaction.
Course au large citait ainsi l’exemple d’Yves Le Blévec, skipper dans la vie, et participant à Virtual Regatta, qui se trouvait bord à bord virtuellement avec Isabelle Joschke. Le MACSF, le vrai, filait à 21 nœuds, tandis que le bateau virtuel devait se contenter d’un piètre 10 nœuds.
Les skippers de Virtual Regatta déjà très loin des leaders
Il y a quatre ans, le vainqueur de Virtual Regatta avait filé à toute allure, en bouclant son tour de monde en un peu moins de 69 jours. C’est nettement mieux que le record de l’épreuve (74 jours), et surtout que le temps du vainqueur de la course, Yannick Bestaven, qui avait franchi la ligne après plus de 80 jours.
Cette année, les paramètres ont été modifiés. Pendant que les skippers filent à toute allure dans les mers du sud, avec des journées à plus de 25 noeuds de moyenne, les meilleurs bateaux virtuels peinent à dépasser les 21 noeuds, et bénéficient actuellement de moins bonnes conditions météos. L’écart est déjà colossal: alors que Charlie Dalin a franchi le Cap de Bonne-Espérance après 19 jours de course, vendredi dernier, la tête de la flotte de Virtual Regatta en est encore loin, et devrait atteindre le premier des trois grands caps dans la journée de mercredi, avec environ cinq jours de retard.
Les leaders de Virtual Regatta seraient actuellement 19e du classement réel, et doivent se contenter de faire la course avec les bateaux les plus anciens, moins performants. Ce n’est pas ce qu’ils espéraient au départ de l’épreuve…