5 éléments pour comprendre… la saison de Carlos Alcaraz, le plus jeune numéro un mondial

A seulement 19 ans, Carlos Alcaraz a remporté la nuit dernière son tout premier Grand Chelem à l’US Open, devenant par la même occasion le plus jeune numéro 1 mondial de tous les temps. Retour sur la progression express de ce jeune prodige, devenu en seulement quelques mois le meilleur joueur du monde.

Défaite en 5 sets contre Berrettini à Melbourne pour annoncer la couleur

Sa saison 2022 débute en janvier à l’Open d’Australie, première levée du Grand Chelem de la saison. Alors (déjà) tête de série n°31, il sort d’une énorme préparation hivernale durant laquelle il prend plusieurs kilos de muscles, dans le but de se renforcer physiquement et mieux tenir la distance lors des matchs à rallonge. Dans la lancée de sa fin de saison 2021 canon, où il avait notamment battu Tsitsipas à l’US Open, Berrettini à Vienne ou encore Sinner à Paris-Bercy, le jeune espagnol arrive à Melbourne avec l’envie de faire mieux que son quart de finale à l’US Open quatre mois plus tôt.

Après deux premiers tours remportés sans encombre, Alcaraz affronte au troisième tour l’un des prétendants au titre, la tête de série n°7 Mattéo Berrettini. Surpris par la puissance et l’endurance physique de son adversaire, l’italien se voit embarqué dans un cinquième set alors qu’il menait tranquillement deux manches à rien. Après plus de quatre heures de jeu, le jeune espagnol finit par craquer dans le super tie break de l’ultime manche, au bout du bout d’un match dans lequel il a poussé dans ses retranchements l’un des meilleurs joueurs du monde. Berrettini a eu chaud et Alcaraz n’est pas passé loin d’un premier gros coup en 2022. Ce ne sera que partie remise.

1er sacre en Master 1000 à Miami

Après un premier titre en 2022 à Rio et une demi-finale perdue de peu contre Rafael Nadal au Master 1000 d’Indian Wells, Alcaraz arrive en pleine confiance à Miami. Désormais n°19 mondial, le jeune murcien a le vent dans le dos aux Etats-Unis et rien ne semble pouvoir l’arrêter sur les courts de Miami Gardens. Intouchable (ou presque) sur l’ensemble du tournoi, Alcaraz remporte son premier Masters 1000 en battant le n°8 mondial Casper Ruud en finale au terme d’un match maitrisé, remporté 7/5 6/4.

Avant cela, il avait évincé d’autres cadors du circuit sur son parcours et notamment les numéro 5 et 11 à l’ATP, Stefanos Tsitsipas (encore lui) et Hubert Hurkacz. Ne perdant qu’un seul set sur l’ensemble du tournoi, le jeune prodige concrétise les attentes placées en lui depuis plusieurs mois. Avec ce premier sacre en Master 1000, Alcaraz grimpe à la 11ème place à l’ATP et frappe (déjà) aux portes du top 10, alors qu’il n’a pas encore 19 ans. Vous avez dit précoce ?

Djokovic et Nadal terrassés, 2ème Master 1000 dans la poche à Madrid

Surface différente, même résultats. Au passage sur l’ocre, Alcaraz continue d’impressionner et s’impose à Barcelone en battant en finale son compatriote Pablo Carreno Busta en deux sets secs. Dans les hauteurs de Madrid, celui qui vient d’entrer dans le top 10 (il est désormais n°9 mondial) arrive clairement dans la peau de l’homme à battre. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne va pas décevoir. Placé dans la moitié de tableau de la mort, Alcaraz réalise ce qu’aucun n’autre n’avait jamais réalisé auparavant : battre successivement Rafael Nadal et Novak Djokovic sur terre battue. C’est simple, en rejoignant la finale du quatrième Master 1000 de la saison, le gamin de 19 ans a tout simplement mis au tapis le numéro 1 mondial et le meilleur joueur de tous les temps sur ocre, phénoménal.

Sur la dernière marche du tournoi se dresse devant lui le numéro 3 mondial Alexander Zverev, tenant du titre. Pour le jeune espagnol, difficile de confirmer après deux exploits d’une telle ampleur, qui plus est contre un joueur du calibre de Zverev, aurait-on naïvement pensé. Mais ce gamin est fait d’un autre bois. En à peine plus d’une heure, Alcaraz expédie 6/3 6/1 le double vainqueur du tournoi pour remporter son deuxième Master 1000 en carrière. Une semaine irréelle pour un joueur qui, manifestement, l’est tout autant, et ce n’est que le début.

Un été en dents de scie et des doutes…

Après un début de saison canon, vient le temps de la confirmation. A Roland Garros, Alcaraz arrive dans la peau d’un légitime favori, mais se casse les dents en quart de finale contre Alexander Zverev, qu’il a pourtant martyrisé à Madrid quelques semaines plus tôt. Son été est alors moins prolifique, ou du moins davantage conforme à ce qu’un tennisman est censé produire à seulement 19 ans. Tête de série numéro 5 à Wimbledon, l’espagnol ne parvient pas encore à dompter le gazon londonien et échoue dès les huitièmes de finale contre Jannik Sinner.

Malgré deux finales encourageantes (mais perdues) à Hambourg, puis Umag, Alcaraz semble ensuite subir la décompression de son début de saison irréel lors de la tournée américaine. Défait en quart de finale contre Cameron Norrie à Cincinnati, le murcien est même tombé dès son entrée en lice la semaine d’avant, au Canada. Moins constant mais aussi moins surprenant pour ses adversaires, qui commencent à connaitre l’animal, l’espagnol n’est plus le rouleau compresseur du début de saison. Le calme avant la tempête, dira-t-on ensuite.

… avant la consécration à Flushing Meadows

C’est tout de même en tant que solide numéro 4 mondial que le murcien débarque à New York. Son été contrasté l’empêche de figurer aux côtés de Medvedev et Nadal parmi les grands favoris du tournoi, ce qui n’est finalement pas plus mal pour un joueur qui, en témoigne son début de saison, se nourrit de l’effet de surprise. Après trois premiers tours sans perdre le moindre set, Alcaraz décide d’enclencher le mode marathonien et enchaine trois matchs en 5 manches et plus de 4 heures chacun (et même 5h15 contre Sinner) pour rallier la finale. Ses duels contre Sinner en quart et Tiafoe en demi sont incontestablement les deux matchs du tournoi. Le jeune prodige comme ses adversaires tutoient les sommets de leur sport lors de ces deux chocs, à base de rallyes interminables, coups de défenses impossibles et sacoches supersoniques à tout va. Alcaraz retrouve la magie de son début de saison et fait preuve d’une résistance physique à toute épreuve pour atteindre la 1ère finale majeure de sa jeune carrière.

Face à lui, un visage qu’il connait bien, puisqu’il l’a déjà affronté en finale de Miami quelques mois plus tôt. Ce visage, c’est celui de Casper Ruud, numéro 7 mondial et finaliste à Roland Garros cette année. Agé de 23 ans, il est lui aussi un jeune joueur qui a explosé cette saison et qui court derrière son premier sacre en Grand Chelem. En s’affrontant en finale, les deux joueurs peuvent en réalité faire coup double car le vainqueur du tournoi deviendra aussi le nouveau numéro un mondial. C’est finalement dans un match par moment décevant, où les deux joueurs semblent quelque peu crispés par ce double enjeu, que Carlos Alcaraz finit par s’imposer en quatre manches pour remporter son premier titre du Grand Chelem. A seulement 19 ans et quatre mois, il devient le plus jeune numéro un mondial de tous les temps. Le point de départ d’une immense carrière, à n’en pas douter.

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