A 22 ans, Sasha Zhoya rêvait de fêter sa première participation aux Jeux Olympiques en décrochant une première médaille. Malheureusement pour la petite pépite de l’athlétisme français, l’aventure avait tourné court, puisque le protégé de Ladji Doucouré, sacré sur les Mondiaux d’Helsinki en 2005, avait chuté dès les demi-finales. Même s’il avait eu beaucoup de mal à digérer la déception sur le moment (« J’ai eu un énorme « down ». J’ai eu la chance d’avoir mes proches autour de moi. »), Zhoya assure comme tout le monde pourrait le penser qu’il ne considère pas cette contre-performance comme un échec. « Non, pour moi, c’est une réussite (…) Mon grand rêve, c’était de participer aux JO, participer à cet événement. C’est ce que j’ai fait (…) J’en ai profité (…) Il y a un côté de moi qui est fier (…) Je ne vois pas ça comme un échec. C’est une bonne expérience de vie qui m’apprend pour le futur », assure dans L’Equipe notre jeune chef de file sur le 110m haies, révélant au passage qu’il n’était pas complètement rétabli de sa blessure de l’été à un tendon d’Achille au moment d’aborder ces JO dont il rêvait depuis toujours néanmoins.
Zhoya : « J’avais un peu honte de finir comme ça »
« Les Jeux Olympiques, c’est un autre « game ». Si tu arrives à cent pour cent, c’est déjà dur, alors à moins de cent pour cent… (…) Pour les JO, je n’étais pas prêt. » Il tire néanmoins beaucoup d’enseignements de cet événement qui est à ses yeux « le plus grand et le plus incroyable », même s’il se dit « tellement content de pouvoir passer à autre chose ». Et c’est précisément ce que l’ancien champion du monde junior de sa discipline de prédilection (il pratique également le saut à la perche) a su faire en réalisant un après-JO sensationnel, avec en point d’orgue sa victoire à Bruxelles lors de la finale de la Ligue de Diamant. Une fin de saison en boulet de canon qui, et le Tricolore possédant également les nationalités australiennes et zimbabwéennes le sait, est tout sauf étrangère à sa sortie de piste prématurée des Jeux. « La saison n’était pas finie et en vrai, j’avais un peu honte de finir comme ça (…) Il y avait quelque chose en moi qui avait besoin de prouver aux gens : vous avez tous vu les Jeux mais ne prenez pas ces deux courses comme quelque chose à enlever de ma carrière ».
Zhoya : « Je pourrai réaliser ce rêve à Los Angeles ou Brisbane »
Place maintenant à la saison en salle pour Zhoya, qui n’en attend pas énormément néanmoins, d’autant qu’il est davantage connu pour monter en puissance que pour démarrer sur les chapeaux de roue. « Ce n’est pas une discipline que je connais bien. Le départ, ce n’est pas vraiment mon point fort non plus. » Il est curieux en revanche de savoir ce que donnera le changement de préparation décidé avec son coach. « J’avais toujours la même routine : je retournais en Australie faire la prépa en plein air et je revenais faire la salle. Là, on teste autre chose, on va voir si ça marche (…) On vise la qualification aux Championnats d’Europe et aux Championnats du monde. » Quant aux JO, le petit prodige français les a mis de côté pour le moment, mais il ne perd pas de vue d’être un jour champion olympique. Son rêve ultime. « Je pourrai réaliser ce rêve soit à Los Angeles soit à Brisbane »