Au Mali, plus de deux millions d’enfants ne partaient pas à l’école en 2020. C’est ce qu’ont révélé les autorités nationales à l’occasion de la Journée internationale de l’alphabétisation, le jeudi 8 septembre 2022. Alors Bamako s’attèle à réhabiliter des salles de classe, certains politiques pensent que la solution est plus globale. Aliou Diallo, président d’honneur d’ADP-Maliba, fait partie de ces derniers.
À l’instar des autres pays, le Mali a célébré, le jeudi 8 septembre 2022, la Journée internationale de l’alphabétisation. A cette occasion, les autorités nationales ont rendu public des données de l’UNICEF sur l’alphabétisation dans le pays. On apprend ainsi que plus de deux millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans ne partaient pas à l’école en 2020 au Mali. Dans le lot des scolarisés, seules 73,8% des filles sont inscrites dans l’enseignement primaire de base contre 85,8% pour les garçons. Au niveau de l’enseignement secondaire, la proportion s’élève respectivement à 15% et 21%.
Un appel aux partenaires à appuyer les efforts de l’Etat
Ce faible taux de scolarisation au secondaire s’explique par la pauvreté des ménages, les mariages forcés, le travail des enfants, l’insécurité et le manque d’écoles proches du domicile des parents. La ministre de l’Education nationale, Mme Sidibé Dédéou Ousmane, a déclaré que le gouvernement fait de son mieux pour renforcer l’alphabétisation au Mali. Elle en veut pour preuve les résultats du programme d’urgence présidentiel qui a permis de réhabiliter 2000 salles de classe dans 16 académies. Elle pointe aussi les efforts importants déployés sur le terrain pour le bon fonctionnement des centres d’alphabétisation.
Mme Sidibé Dédéou Ousmane reconnait toutefois que ces actions ne suffisent pas à résoudre le problème de l’analphabétisme au Mali. Elle appelle donc les partenaires à redoubler d’efforts. Aliou Diallo, président de la Fondation Maliba, estime que la solution est plus globale. Si son organisation construit et réhabilite des salles de classe, il appelle à s’attaquer aux autres problèmes connexes. Il s’agit principalement de l’insécurité, du chômage, de la pauvreté et de la mauvaise gouvernance. Pour mettre fin à ces tares sociales, l’ex député de Kayes et candidat à la prochaine présidentielle propose un ambitieux plan Marshall.
Construction d’infrastructures, financement de l’entrepreneuriat…
Potentiellement doté de 15.000 milliards de Francs FCA, ce programme vise la construction d’écoles et d’universités dans toutes les contrées du pays. Une politique qui permettra de rapprocher le savoir des enfants et de leurs parents. Parallèlement, Aliou Diallo compte améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants. Sa fondation s’attèle déjà à leur trouver des logements et à payer leurs salaires dans certaines zones rurales. Il veut aussi leur fournir des formations de qualité. Au-delà du système éducatif à proprement parler, le plan Marshall prévoit de construire les infrastructures essentielles au développement socio-économique.
On peut citer les routes, ponts, bibliothèques municipales, espaces de loisirs, usines, centrales électriques, centres de santé, forages d’eau, des moulins, etc. Ces installations faciliteront le quotidien des populations tout en leur apportant du travail et des activités génératrices de revenus. Par ailleurs, Aliou Diallo promet de financer massivement l’entrepreneuriat, seule solution selon lui au chômage et à la pauvreté. Enfin, au niveau sécuritaire, l’homme d’affaires entend moderniser l’armée nationale à travers la mise en place de formations de qualité, en plus du recrutement de milliers de jeunes.
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