« Antifa » le jeu, c’est quoi ce jeu qui fait polémique à la Fnac ?

Anti-fa, le jeu créé par le collectif antifasciste La Horde, a été enlevé des ventes puis remis en rayons à la Fnac

Un jeu de simulation antifasciste

Edité depuis septembre 2021 par Libertalia, le jeu avait tout de suite rencontré un succès important.« On avait écoulé nos 4 000 exemplaires en l’espace de six semaines » a confié Nicolas Norrito, cofondateur de la maison d’édition. La nouvelle version avait même été recommandé par le guide de la Fnac. L’éditeur présente le produit comme « un jeu de simulation et de gestion dans lequel vous faites vivre un groupe antifasciste local » en mettant en place des « actions qui vont vous demander du temps, des moyens et un peu d’organisation ». Dans cette nouvelle versions les joueurs peuvent faire face à des situations comme « un couple gay agressé en pleine ville » ou encore « des fachos déclenchent une bagarre dans un bar », le collectif fictif doit alors trouver des solutions avec plusieurs scénarios comme « manifestation », « rencontre débat » ou même « action offensive ».

La polémique

Déjà en 2021 un membre du RN avait lâché un coup de gueule concernant la sortie d’un tel jeu, mais ce dernier n’avait pas eu beaucoup de succès. Sous l’impulsion d’un député RN, Grégoire de Fournas, le jeu a fini par être retiré des ventes. En effet le député s’est indigné sur les réseaux et notamment sur la plateforme Tweeter où il a parlé du jeu sans même l’avoir ouvert selon les concepteurs. Le jeu proposerait comme options aux joueurs : « Case 1 : ’je bloque une fac’ ; Case 2 : ’je tabasse un militant de droite’ ; Case 3 : ’j’attaque un meeting du RN’ ; Case 4 : ’je lance un cocktail Molotov sur les CRS’ ». 

Tweet de Grégoire de Fournas qui a créé la polémique

Grégoire de Fournas est actuellement exclu pour 15 jours de l’Assemblée nationale pour avoir émis des propos racistes à l’encontre de l’élu noir, Carlos Martens Bilongo, membre du groupe LFI. Après les membres du groupe RN, c’est le syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) qui s’est saisi de l’affaire sur le même réseau social, en l’occurence il fustigent les concepteurs de « mettre en avant les antifas, qui cassent, incendient et agressent dans les manifestations ». Après tous ce commentaires, la Fnac a décidé a donc décider de retirer le jeu des rayons.

Selon l’auteur Hervé de la Horde, le jeu n’a jamais « glorifié l’atteinte aux personnes d’aucune sorte », il ne s’agit donc pas de défendre « l’antifascisme ». La Fnac a réalisé un examen approfondi du jeu en vue de le réintroduire seulement s’il respecte les valeurs de liberté et de diversité propre à l’enseigne. «Depuis hier, nous avons pris le temps d’analyser en profondeur le contenu du jeu (…) et nous avons pu constater qu’il ne comportait rien de nature à justifier un refus de le commercialiser » a indiqué le distributeur. Antifa a donc été tout de suite réintroduit sur le marché.

Un bon coup de projecteur

En fin de compte toute cette polémique a permis à « Antifa » de bénéficier d’un gros coup de projecteur. C’est donc l’effet inverse de ce que désiraient les militants RN qui se sont senti directement visés, pensant que ce jeu faisait l’apologie de l’extrême gauche et de la violence. Au même titre que les livres de Alain Soral condamné pour incitation à la haine, ou ceux de l’historien révisionniste Faurisson, de nombreuses oeuvres d’extrême droite sont vendus par le distributeur. Le plus marquant reste probablement le livre de Hitler, récemment réédité, qui est en vente libre également à la Fnac. Ainsi, pas de jaloux, tant que les oeuvres ou produits, faisant le jeu de l’extrême gauche ou l’extrême droite, ont une bonne justification pour être en vente libre.

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