Brésil : ce que l’on sait de l’invasion des lieux de pouvoir par les partisans de Bolsonaro

Dimanche 8 janvier à Brasilia, des milliers de militants pro-Bolsonaro ont envahi le Congrès ainsi que le Palais présidentiel, causant de nombreux dégâts

Une attaque contre la démocratie

Ce dimanche, plus de 300 personnes ont été arrêtées après l’invasion du palais présidentiel, du Congrès et de la Cour suprême à Brasilia. Cet assaut de 4h avait pour but de renverser le pouvoir. Il incarne toute la colère que les militants d’extrême droite expriment quant à la récente intronisation du président de gauche Lula, il y a une semaine. Ces derniers dénoncent des élections frauduleuses et exigent un nouveau vote. Cet évènement fait de toute évidence écho à l’invasion du Congrès américain le 6 janvier 2021, presque un an jour pour jour.

La violence de cette attaque a fait de nombreux dégâts au sein du mobilier et des infrastructures de la démocratie brésilienne. Ces militants, pro-Bolsonaro, arborant fièrement les couleurs du Brésil, ont dégradé des bâtiments qui célèbrent la démocratie et le génie moderne brésilien. Parmi eux le magnifique Palais du Planato construit par l’architecte Oscar Niemeyer. Après le Congrès, et ses coupoles de béton, c’est le cube de verre du Tribunal suprême fédéral (STF) ainsi que le parallélépipède de marbre du Planalto qui ont été dégradés par ces « vandales fascistes », déplore le président Lula.

Le président brésilien était en déplacement à Sao Paulo au moment des faits, il a néanmoins fermement réprimé ces violences sur Twitter. « Les putschistes qui ont promu la destruction des propriétés publiques à Brasilia sont en train d’être identifiés et seront punis. Demain [lundi] nous reprenons le travail au palais [présidentiel] de Planalto. Démocratie toujours », a tweeté le président brésilien dimanche. Selon le Washington post ce coup de force incarne :« le fléau grandissant que représentent les agitateurs d’extrême droite dans les démocraties occidentales », où la radicalisation est alimentée par « les refus des défaites électorales ».

Une insurrection « fasciste » préoccupante

Un consensus international semble prendre corps : cette attaque a été perpetrée par des fascistes, soutenant le président Bolsonaro. L’ancien président a condamné l’attaque du bout des lèvres, il se trouve actuellement en Floride. L’élue démocrate américaine Alexandria Ocasio-Cortez a d’ailleurs demandé son départ, après avoir condamné l’attaque des militants pro-Bolsonaro. Selon TF1, les militants proviennent de secteurs évangélistes, de milices, du secteur de l’agro-alimentaire, lobby très puissant au Brésil ainsi que de l’extrême droite.

Tweet de Alexandria Ocasio Cortez

Le président Emmanuel Macron a exprimé son soutien « indéfectible » au président Lula tandis que Biden juge « scandaleuses » les violences des bolsonaristes. Partout dans le monde, les démocraties occidentales ont fustigé sévèrement cette attaque contre la démocratie. Les pays voisins apportent également leur soutien au président Lula. Cependant, durant l’attaque certains policiers ont été filmés en train de prendre des photos ou de discuter avec des manifestants, on leur a repproché d’avoir mis trop de temps avant de repousser les manifestants en dehors des bâtiments républicains. Cet évènement est donc symptomatique des nombreux défis qui attendent le président Lula, même s’il estime qu’un coup d’Etat semble aujourd’hui « impossible ».

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