On redécouvre ou pas ? Frasier (Paramount+)

C’est une véritable institution de la télévision américaine : Frasier et ses 11 saisons sont à présent disponibles sur Paramount+ et c’est ce qu’on appelle un « must see ».

C’est quoi Frasier ? Psychanaliste divorcé, Frasier Crane prodigue ses conseils lors d’une émission de radio dont il est l’animateur. Entre un père handicapé (policier blessé en service, il s’est installé chez son fils avec son chien et son infirmière) et un frère des plus emprunté, la vie de Frasier n’est pas de tout repos !

L’essentiel

Frasier, véritable série culte américaine, est en réalité une série dérivée d’une autre institution, à savoir Cheers, seconde plus grosse audience de la télévision américaine après Mash pour un épisode final. Kelsey Grammer a incarné Frasier Crane depuis la saison 3 de Cheers jusqu’à la saison 11 (et dernière). Puis le personnage est revenue dans une série dérivée dès la rentrée suivante pour devenir un nouveau carton public et critique (37 Emmy Awards reçus en 11 ans). Un comble quand on sait que l’acteur voulait faire une nouvelle série mais pas reprendre son rôle , et que le public ne voulait pas voir ce personnage dans une série dérivée. Pourtant, la série va devenir un des piliers de NBC en matière de sitcoms au même titre que Friends lancée un an plus tard. Les deux séries partagent d’ailleurs de nombreux points communs dont celui de compter le très grand James Burrows comme réalisateur (tout comme Cheers).

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On aime … ou plutôt on adore

Comme sa grande sœur Cheers, Frasier est un peu passé sous les écrans radar du grand public, ne connaissant qu’une diffusion sur des chaînes câblées françaises (comme SérieClub) et voyant son aura éclipsée par le carton de Friends. L’auteur de ses lignes admet compter parmi ceux qui n’avaient jamais vu la série avant son arrivée sur Paramount+. C’est par l’intermédiaire de la série Boss que l’on a découvert l’immense Kelsey Grammer. Et pourtant, il suffit de quelques minutes du premier épisode pour être littéralement cueilli par l’humour de la série. Un humour très accessible qui aurait eu la possibilité de séduire un public très large, à la différence de l’autre carton du moment à savoir Seinfeld. Frasier n’est pas drôle, elle est tout bonnement hilarante de bout en bout. A chaque niveau et quelque soit l’interaction entre les personnages, c’est un régal. et les interactions sont multiples : entre Frasier et son père ; entre lui et son frère, entre lui et l’excentrique Daphne Moon, l’aide-soignante de son père ; et aussi avec Roz productrice de son émission radio. La série repose avec chaque personne sur un niveau d’humour différent mais qui fait mouche à chaque fois. Et surtout n’oublions pas le dernier personnage important de la série, Eddie, le chien de Martin Crane, qui semble vouer une passion pour Frasier qu’il ne cesse de dévisager.

« This is Dr Frasier Crane. I’m listening ! »

Cette phrase qu’il répète inlassablement durant 11 saisons

Chaque épisode est structuré un peu d’une manière identique. La thématique du dit épisode part souvent de l’appel d’un client dans l’émission radio de Frasier. Souvent d’ailleurs, le public français ne parvient pas à les identifier mais de vraies guests se cachent derrière ces appels (dans le dernier épisode, Helen Mirren, Benjamin Pratt ou encore Stanley Tucci ont « passé un appel pour consulter »). Le psychanalyste, toujours calme et posé, finit toujours d’une manière ou d’une autre par perdre son calme. De là, découlent des situations qui auront des répercussions avec son père dans son sublime appartement ou avec son frère dans le café où ils se retrouvent pour refaire le monde. Si Frasier est drôle dans sa capacité à avoir un caractère assez lunaire, son frère Nils l’est tout autant mais dans un autre registre. Psy aussi, il est coincé, snob et secrètement amoureux de Daphné qu’il ne cesse maladroitement de tenter de séduire.
Les épisodes sont structurés en « actes » précédés d’un sous titre et qui forment une succession de sketches reliés entre eux par le fil rouge de l’épisode. Chaque épisode conclut son histoire mais l’évolution entre les personnages évoluent elle, entre humour et tendresse.

C’est bien là la force de la série, combiner de vrais moments d’humour, drôles, avec une certaine émotion dans la relation entre un père et ses fils que décrit la série. Le talent du cast n’y est d’ailleurs pas pour rien, en premier lieu Kelsey Grammer qui donne au héros tout ce qui rend ce personnage attachant, voire même fascinant. Un homme qui petit à petit accepte de baisser les armes pour dire à son père ce qu’il a sur le cœur. Et la série s’arrête quand Frasier, après avoir réparé les autres, veut prendre sa vie en main. Frasier est bouleversant car il est comme un clown : drôle a priori mais avec une certaine gravité et tendresse quand on le voit. Les derniers mots qu’il tient à son micro sont en tous points bouleversants et Kelsey Grammer les donne avec tout le charisme et l’émotion qu’il a mis dans son personnage durant 11 ans.

Paramount+ a commandé un revival de la série et on attend déjà avec impatience de voir si ce qui a fait le sel, le charme et l’humour de la série sera toujours présent.

Frasier
11 saisons et 265 épisodes
Sur Paramount+

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