On regarde ou pas ? JFK, le film culte d’Oliver Stone (1991)

A l’occasion du 60ème anniversaire de l’anniversaire du Président Américain, France 5 rediffuse le film JFK d’Oliver Stone.

C’est quoi JFK ? Suite à l’assassinat du président John F. Kennedy, le procureur de la Nouvelle Orléans, Jim Garrison remet en cause le rapport du commissaire Warren. Ce dernier avait clôturé l’affaire en trouvant le parfait coupable, Lee Harvey Oswald. Pourtant avant d’être abattu par un tireur isolé, le suspect avait toujours nié sa culpabilité. Pour Garrisson, il est impossible que l’homme ait agi seul. Persuadé qu’un complot se trame, Garrison explore des pistes occultées et comprend vite que la CIA, le FBI et le Pentagone ont joué un rôle déterminant dans cette affaire. Prêt à tout pour faire éclater la vérité au grand jour, le procureur devient très vite l’homme à abattre..

 “A Mystery Wrapped in a Riddle Inside an Enigma”

David Ferrie

L’essentiel

Il fut le seul homme de justice à intenter un procès dans le cadre de l’assassinat du Président JFK survenu en 1963 à Dallas. “Il” c’est le procureur de la Nouvelle-Orléans Jim Garrisson. En 1987, Garrisson va sortir un livre intitulé On the Trail of the Assassins dont Oliver Stone va acquérir les droits pour 250 K$. Plus tard, il achète aussi les droits du livre de Jim Mars, Crossfire: The Plot That Killed Kennedy avec un but : faire tomber le mythe de la Commission Warren (qui a conclu à la seule culpabilité d’Oswald malgré toutes les zones d’ombre). Il veut faire un film dans la veine de Z de Costa-Gavras et se lance donc dans la production de JFK. Il confie à la star de Danse avec les loups, Kevin Costner d’incarner Garrisson (ironiquement au vrai Garrisson un petit guest dans le rôle … du Président de la Commission, Earl Warren). on y retrouve une pléiade de stars : Gary Oldman, Ed Asner, Sissy Spacek, ou Tommy Lee Jones dans le rôle de Clay Shaw. Le film démarre avec la mort de JFK et se termine sur l’acquittement de Clay Shaw.

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On aime ?

Un choc ! Une déflagration ! C’est un peu ce qu’on ressent la première fois que l’on découvre ce film incroyable et il est bien difficile en sortant de là de croire encore à la théorie de la commission Warren. Et même si tout ce qu’avance Oliver Stone n’est pas vrai, certaines démonstrations comme “la théorie de la balle magique” sont imparables.
Couplée à la musique de John Williams, le film prend le spectateur à la gorge durant 3 heures. D’abord en le rendant lui même parano devant son écran, tant Oliver Stone fait monter la paranoïa à mesure que la découverte d’éléments semblant irréprochables se couplent à de mystérieux “accidents” entourant les témoins. Le paroxysme de ce sentiment est la longue discussion entre Garrisson et un mystérieux agent des services secrets (que joue Donald Sutherland) et qui explique au procureur que ce qui est arrivé à Dallas serait un coup d’état. Le procureur n’a pas conscience à ce moment (comme souvent dans le film) qu’il est peut-être manipulé … et le spectateur non plus du coup, avalant sans doute au passage quelques contre-vérités.

Autre moment d’une densité folle c’est le procès de Clay Shaw, suspecté d’être un maillon de l’attentat contre JFK. Oliver Stone reprend ici les codes du film de procès comme les américains les adorent à base de joutes verbales, d’interrogatoires musclés et de plaidoiries enflammées. Le procès occupe quasiment 1/3 du film du film mais c’est un moment MAGISTRAL, Kevin Costner est proprement phénoménal, abattant ces cartes une par une dans une partie d’échecs incroyables … tout en mettant parfaitement en lumière les erreurs commises par Garrison : le procès aura servi à démontrer de manière irréfutable qu’un complot a été commis, mais ne démontre jamais quoi que ce soit contre qui que ce soit. En arrière plan, tel un métronome bâtant la mesure, la musique impériale de Williams enfonce le clou.
Parmi les prestations mémorables dans le film, c’est sans aucun doute Joe Pecci (il incarne David Ferrie) qui livre une partition juste incroyable en témoin repenti qui sait sa fin proche. La séquence où il convoque Garrisson dans sa chambre d’hôtel et explose dans une crise de paranoïa extrême, est un des sommets du film.

Si vous avez aimé JFK … découvrez “I comme Icare” (1979)

A la suite de la mort d’un Président d’un Etat fictif, le procureur Henri Volney qui s’est penché sur ce décès refuse les conclusions de l’enquête. Il parvient à interroger un témoin qui lui dévoile la part d’ombre de cette histoire, mais les auteurs du meurtre ne souhaitent pas qu’il découvre la vérité.

Plus de 10 ans avant JFK (et alors qu’une commission d’enquête établit aux Etats-Unis qu’un complot a bien conduit au meurtre du Président Kennedy), Henri Verneuil signe un thriller politique incroyable, I comme Icare qui, si il évoque une histoire totalement fictive, reprend tout ce qui constitue l’attentat contre Kennedy et valide un meurtre opéré par les services secrets. Yves Montant en procureur Volney, est absolument phénoménal lui aussi et le film est d’une intensité folle.

Le point culminant du film : Volney (et le public) assiste à l’expérience de Milgram pour tester le degré d’obéissance d’un sujet à l’autorité. L’assassin validé par la commission d’enquête, Karl-Éric Daslow, y avait participé. Quant au final, qui donne son nom au film, est aussi un moment incroyable et impossible à anticiper.

JFK
Vendredi 24 novembre
Sur France 5

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