Pourquoi ne joue-t-on pas au football le 5 mai en France ?

Le 5 mai 1992 reste à ce jour l’une des dates les plus tragiques de l’histoire du football en France. En signe de respect, aucun match professionnel n’est généralement joué ce jour-là en France. Retour sur ce drame.

Le stade Armand-Cesari de Furiani à Bastia était rempli à pleine capacité pour la demi-finale de la Coupe de France entre le Sporting Club de Bastia et l’Olympique de Marseille. Bien que Bastia évoluait en ligue 2, l’équipe locale a accueilli avec enthousiasme les stars de l’Olympique de Marseille, telles que Papin, Waddle, Pelé, Amoros et Boli. La popularité de l’équipe marseillaise a entraîné une forte demande de billets, incitant les dirigeants de Bastia à construire une tribune temporaire en moins de deux semaines pour répondre aux besoins du public local.

Cependant, cette soirée de football, qui aurait dû être une occasion de célébration, s’est transformée en tragédie lorsque la tribune temporaire s’est effondrée, causant la mort de 19 personnes et blessant plus de 2 357 autres.

Le 5 mai, jour de commémoration : une tradition respectée en France et renforcée par la loi –

Le 5 mai est désormais un jour de commémoration en France pour honorer la mémoire des victimes de la tragédie de Furiani. En signe de respect, aucun match professionnel n’est généralement joué ce jour-là en France. Cette décision a été renforcée par la loi du 20 octobre 2021, qui interdit désormais formellement la tenue de matchs professionnels le 5 mai en hommage aux victimes du drame de Furiani. Pour le football amateur, le texte prévoit l’organisation d’une minute de silence et le port d’un brassard noir. Le collectif des victimes de la catastrophe de Furiani est à l’origine de cette loi.

En 2022, première année d’application de cette loi de 2021, le 5 mai était un jeudi. Ce jour-là, une demi-finale de de Ligue Europa s’est néanmoins jouée entre l’Olympique de Marseille et le Feyenoord de Rotterdam puisque cette loi ne s’applique qu’aux compétitions nationales. 

Le 5 mai 2023 est donc la première véritable mise en application de cette loi par la suspension de tout match professionnel.

​Au-delà de cette loi, Le drame de Furiani a profondément choqué la France entière et conduit à une prise de conscience nationale sur les problèmes de sécurité dans les stades. Retour rapide sur les causes et les conséquences du drame.

Les causes du drame : des défaillances de sécurité à tous les niveaux –

Les enquêtes menées sur cet accident ont révélé que les tribunes provisoires étaient en mauvais état, que les normes de sécurité n’avaient pas été respectées et que la capacité du stade avait été dépassée. La tribune nord a été achevée le jour de la demi-finale, sans avoir été approuvée par la commission de sécurité. En outre, quelques jours avant l’événement, une commission avait déjà émis des réserves sur la sécurité de cette tribune. Jean-Pierre Paoli, le speaker, a demandé aux supporters de ne pas frapper la partie métallique avec leurs pieds, invoquant des raisons de sécurité.

Les conséquences du drame : une prise de conscience nationale et des changements significatifs dans la sécurité des stades –

A la Suite de ce drame, des mesures importantes ont été prises pour renforcer la sécurité dans les stades. Des règles de construction plus strictes ont été mises en place, les capacités des stades ont été limitées et des inspections régulières ont été instaurées pour vérifier la conformité des installations. Des mesures ont également été prises pour améliorer la formation des agents de sécurité et la coordination entre les différents services intervenant dans les stades. La tragédie de Furiani reste un douloureux rappel de l’importance de la sécurité dans les stades. 

Le procès en appel de 1995 : les responsabilités enfin établies –

Les suites de cette catastrophe de Furiani ont généré un long feuilleton judiciaire. Lors d’un procès en appel en 1995, huit personnes ont été condamnées, dont Jean-Marie Boimond, directeur technique de Sud-Tribunes responsable de la supervision de la construction (condamné à 24 mois de prison ferme et 30 000 francs d’amende (6 084€) pour homicides et blessures involontaires), et Michel Lorenzi, vice-président du SEC Bastia (dix mois de prison avec sursis et 15 000 francs d’amende (3 042€) pour homicides et blessures involontaires).

Il n’en demeure pas moins que le 5 mai restera pour toujours une journée de commémoration pour les victimes de ce drame, qui a marqué à jamais l’histoire du football en France.

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