Il y a à peine deux mois, Cyréna Samba-Mayela n’était pas sûre de disputer les Jeux Olympiques, la faute à un sévère covid. « Pour moi, c’aurait été une honte de me présenter en n’étant pas à mon meilleur niveau », confie-t-elle après coup. Mais finalement, l’athlète de 23 ans s’est bel et bien présentée sur la piste violette du Stade de France, et elle a même décroché la seule médaille française en athlétisme, finissant deuxième de la finale du 100m haies en 12″34, à un centième de l’Américaine Masai Russell. Ce jeudi, la Francilienne retrouve la compétition, à l’occasion du meeting de Lausanne, comptant pour la Ligue de Diamant. Et comme sa forme est magnifiquement revenue depuis qu’elle a été touchée par le covid, elle compte bien en profiter.
« Les jours qui ont suivi la médaille, j’ai répondu aux sollicitations des médias. (…) J’ai passé du temps avec ma famille, cela faisait longtemps que je ne les avais pas vus, ça a été bon de pouvoir profiter avec eux de cette médaille, comme avec mes managers et agents, explique la hurdleuse dans les colonnes de L’Equipe. Deux jours après, j’ai pu reprendre l’entraînement. Ça n’a pas été évident parce qu’il y a un petit blues après les Jeux Olympiques. Le fait que ce soit terminé alors qu’on préparait ça depuis des années, ce n’est pas forcément évident. Maintenant, je vais continuer à courir et profiter de ma forme actuelle. »
Pourquoi pas le record du monde ?
Cyréna Samba-Mayela, qui s’entraîne désormais avec l’Américain John Coghlan, a trouvé des axes de progression pour le futur. « Je pense que je peux mieux finir ma course. J’ai regardé plein de fois la finale des Jeux et je me rends compte que j’aurais pu finir mieux après la dernière haie, reconnait-elle. Ce sont des choses auxquelles on a pensé avec mon coach. Et puis je peux maîtriser un peu plus ma technique pour espérer passer à d’autres paliers. »
Corriger ces petits détails devrait lui permettre d’améliorer son chrono, elle dont le record personnel est de 12″31 depuis juin dernier (troisième meilleure performance mondiale de l’année), soit 19 centièmes de plus que le record du monde que la Nigériane Tobi Amusan (éliminée en demies à Paris) a établi il y a deux ans. « Le record du monde est un objectif sur ma carrière oui, mais il faut que je puisse m’en rapprocher avant de pouvoir prétendre le battre. Ça se construit petit à petit. » Pourquoi pas une nouvelle pierre ce jeudi à Lausanne ?